Un nombre grandissant d’édifices commerciaux et institutionnels font maintenant le tri des matières compostables, puisque le dernier plan stratégique québécois établissait à 2020 la date limite pour détourner ces matières de l’enfouissement. La collecte des matières putrescibles implique de libérer des espaces pour leur entreposage, mais ce ne sont pas tous les édifices qui ont été conçus à cette fin. À défaut de pouvoir aménager une salle réfrigérée, il existe heureusement des techniques et des outils permettant de minimiser les problèmes d’odeurs qui pourraient survenir.
Premièrement, certains entrepreneurs offrent un service d’échange de bacs (120 ou 240 litres). Plutôt que de vider les bacs lors de la collecte, l’entrepreneur les remplace par des bacs vides et nettoyés directement dans l’édifice. Ce service est extrêmement pratique pour ceux qui n’ont pas d’espace pour déposer un conteneur ou qui ne sont pas équipés pour laver les bacs souillés. Les odeurs et la présence potentielle de vermine, telle que les drosophiles, sont aussi drastiquement réduites.
Il n’en demeure pas moins que le contrôle des odeurs doit demeurer une priorité pour les gestionnaires immobiliers, puisqu’il s’agit d’un élément central d’une bonne politique de qualité de l’air intérieur. Deux technologies sont communes pour réduire les odeurs : les désodorisants et l’ozonation. Les désodorisants fonctionnent avec des cartouches insérées dans un diffuseur qui injecte un produit dans l’air servant à camoufler les odeurs. Cette technique implique d’injecter encore plus de composés organiques (COV) dans l’air, et nécessite de remplacer et jeter les cartouches fréquemment. Pour pallier ce problème, il est possible d’installer un diffuseur d’ozone. L’ozone (O3) est produit par ionisation de l’oxygène (O2), et détruit les molécules odorantes dans l’air par oxydation. Ces générateurs sont autonomes, ne produisent pas de déchets et permettent de réduire efficacement l’intensité des odeurs sans complètement les éliminer.
Jean-Michel Champagne, MBA, M. Sc.
Responsable du développement durable, Direction des infrastructures, Direction du développement durable, HEC Montréal. Membre du comité Gestion technique intégrée de BOMA Québec.