Qu’est-ce qui vous a amené à faire carrière dans l’industrie de l’immobilier? Aviez-vous un plan de carrière précis?

J’ai eu la chance de découvrir ma passion pour l’immobilier alors que j’étais toute jeune. Issue d’une famille d’entrepreneurs, j’ai pratiquement grandi sur des chantiers de construction. La gestion et la planification immobilière, c’est donc une seconde nature chez moi. Ça fait partie de mon ADN. J’ai toujours baigné dans cet univers. J’ai toujours été fascinée par tout ce qui entoure la conception des immeubles : les plans, l’architecture, la mécanique, etc. Et tous types d’immeubles m’intéressent : commerciaux, institutionnels, industriels. C’est ce qui m’a motivée à entreprendre une carrière dans le domaine.

Quel a été votre premier emploi dans le domaine immobilier?

J’étais responsable de concevoir et de réaliser les programmes d’entretien préventif pour les boutiques Jacob à travers le Canada. Mon mandat était vaste : du suivi des baux à la gestion de l’exploitation. Il s’agissait d’une opportunité unique qui, de plus, présentait des défis intéressants. Le propriétaire des boutiques Jacob, Joey Basmaji, m’a prise sous son aile. Il a été pour moi un mentor extraordinaire. Il m’a beaucoup appris et je lui suis très reconnaissante.

J’ai par la suite travaillé pour la Banque Royale du Canada (RBC), ensuite pour l’Université de Montréal, avant de passer au secteur public à la Société de transport de Laval (STL), à la Société immobilière du Québec (SIQ), puis à la Ville de Montréal.

Quel poste occupez-vous actuellement ?

Depuis 2015, je suis directrice du Service de la gestion et de la planification immobilière (SGPI) à la Ville de Montréal. À ce titre, je dirige cinq directions liées à la gestion immobilière, lesquelles comptent plus de 700 employés aux expertises variées.

Notre Service a sous sa responsabilité près de 2000 bâtiments et immeubles appartenant à la Ville de Montréal et servant à offrir de multiples services aux citoyens dans les domaines du loisir, du sport, de la culture, en plus de ceux destinés à la protection et à la sécurité, à la qualité de l’eau ou à l’administration municipale.

Ainsi, à titre de mandataire du rôle de propriétaire, notre service est responsable de la gestion des actifs immobiliers municipaux (bâtiment et terrains). Il a sous sa responsabilité la réalisation des transactions immobilières comprenant les achats, ventes, servitudes et autres droits immobiliers. Il assure également le suivi et la performance des projets et des programmes. Nous réalisons aussi les programmes d’entretien planifié et les activités requises par la réglementation, fournissons des ressources spécialisées œuvrant dans plus de 30 spécialités d’entretien technique d’immeubles en plus d’offrir un service d’entretien correctif sur appel 24h/24, 7 jours sur 7. Enfin, notre service gère les systèmes de sécurité des bâtiments, fournit une expertise-conseil en sécurité et offre les services de gestion de l’énergie.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier?

Quand on m’a proposé de venir travailler à la Ville de Montréal, je me suis dit que c’était une formidable occasion de faire une différence dans ma ville. C’est ma manière de contribuer, de faire œuvre utile, de laisser une trace. J’ai ainsi le sentiment de contribuer à l’enrichissement du milieu de vie de mes concitoyens.

Quelle est votre plus grande fierté ou réalisation professionnelle à ce jour?

Pour moi, l’essentiel c’est d’être là pour les autres. La plus belle richesse d’une organisation, ce sont ses employés. C’est important pour moi de bâtir un lien de confiance avec eux. Même si je suis directrice du Service, j’estime que c’est moi qui suis à leur service et non l’inverse. En tant que facilitatrice, j’anticipe pour eux les obstacles et apporte des solutions afin qu’ils puissent accomplir pleinement leur mission. J’essaie de faire en sorte que les équipes travaillent en étroite collaboration afin que les expertises acquises puissent être partagées. Oui je veux qu’on atteigne nos objectifs, mais pas au détriment de l’aspect humain.

Quelle est votre vision de la gestion immobilière de l’avenir?

De nos jours, nos modèles et références ne sont plus uniquement locaux mais bien mondiaux. Il faut assurer une vigie constante pour demeurer à la fine pointe des meilleures pratiques technologiques et de gestion. Notre défi consiste à rester compétitif en offrant des immeubles pouvant permettre une grande flexibilité au niveau des usages afin de répondre aux besoins des occupants. Les usages ne peuvent plus être limitatifs. À mon avis, la flexibilité des immeubles est l’un des grands enjeux de l’avenir.

Quelles recommandations feriez-vous à quelqu’un qui envisage ou qui amorce sa carrière dans le domaine de la gestion immobilière?

Le secteur immobilier est en pleine effervescence. Je recommande à toute personne qui désire faire carrière dans l’immobilier de compléter sa formation en allant chercher un maximum de compétences et d’expertises complémentaires. Il faut être très polyvalent et posséder une connaissance approfondie de toutes les composantes d’un bâtiment. Posez des questions et apprenez de vos collègues d’expérience. Engagez-vous activement au sein de votre réseau et demeurez à l’affût des nouveaux procédés, des techniques en émergence et des innovations technologiques.